A l’Odyssée d’Eybens, le jeudi 25 octobre 2012, à 20 h 30, j’aurai le plaisir d’animer la conférence – débat :
« Réseaux sociaux : tous connectés ? »
http://www.eybens.fr/79-odyssee-des-savoirs.htm
http://www.echosciences-grenoble.fr/agenda/reseaux-sociaux-tous-connectes
Dans le cadre de l'Odyssée des savoirs, je vais intervenir sur les réseaux sociaux et me demander ce que signifie leur adoption massive (en tant que phénomène mondial). Le débat actuel
tourne autour de la question de savoir s'ils réalisent à leur manière « l'espace public » voulu par les philosophes des Lumières à l'aube de notre projet de civilisation (=
émancipateurs), ou s'ils enferment les individus à la fois dans leur subjectivité et leurs communautés (= subtilement aliénants). Ce point fait effectivement question, il apparaît crucial pour
que chacune de nous prenne la mesure de ce qu’il peut/doit faire ou ne pas faire, mais il semble proprement indécidable en l’état actuel de notre savoir.
Je voudrais pour ma part réfléchir à trois aspects qui pourraient passer pour particuliers mais qui contribuent à nous doter de certains points de repère.
Premier aspect : il convient de savoir si, avec les réseaux, il s'agit effectivement d'une innovation au sens plein et entier, sachant que parfois la technologie reprend et exprime
autrement des besoins ou des désirs déjà présents depuis bien longtemps – sachant aussi qu’elle permet à l’homme d’actualiser ses virtualités d’existence individuelle et collective. Alors, quoi
de vraiment nouveau dans cette nouvelle forme de conversation entre amis ou collègues, ou autres ?
Deuxième aspect : le réseau permet une présentation de soi et repose sur une attente certaine en termes de reconnaissance, deux aspects que la philosophie cerne avec le concept d’identité.
Quelles sont, du point de vue de cette connaissance conceptuelle qu’est la philosophie, les modalités d’apparition sur les réseaux de l’identité, ce principe fondateur (mais aussi ce
phantasme) de la pensée moderne ? Est-ce que grâce à eux elle se trouve renforcée ou amoindrie ?
Troisième aspect : on sait qu’en termes d’emprise, de mise sous tutelle ou même de contrôle, un vrai risque, dans le monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication,
plane sur les libertés privées. De ce point de vue, les réseaux, outil d’émancipation ou subtils moyens de coercition ? Et surtout, de quelles manières ?