Je signale ces deux articles parus récemment qui s’inscrivent dans le travail de recherche de la chaire « éthique & IA ».
Le premier s’intitule « Un « moment machiavélien » pour l’Intelligence Artificielle. La Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’IA », il est paru dans Raisons Politiques, 2020/1 (n°77), p. 67-81.
Il s’inscrit dans une perspective d’éthique publique et interroge la signification de la « Déclaration de Montréal pour le développement responsable de l’IA ».
En voici le résumé :
Cette contribution analyse un récent (décembre 2018) événement à la fois intellectuel et public, la « Déclaration de Montréal pour le développement responsable de l’IA » ; cette analyse, qui interprète la déclaration comme une tentative d’inspiration républicaine pour se réapproprier l’agentivité humaine ou la responsabilité civique, permet de réfléchir à la forme d’éthique publique la mieux adaptée aux évolutions en cours. Ainsi, cette contribution de philosophie pratique mêle les approches : l’éthique appliquée à l’innovation technologique et la philosophie politique sont conjuguées pour formuler une éthique publique adaptée aux développements de l’intelligence artificielle.
Le second, coécrit avec Michel Cézon : « IA et coaching, une réflexion éthique et prospective sur leurs apports réciproques », Revue européenne de coaching, n°10 / 04 2020.
Prospectif, il s’adresse notamment à la communauté professionnelle du coaching, qui s’interroge sur le développement actuel d’applications et de services en ligne fournissant de l’accompagnement personnalisé qui embarque des solutions automatiques. Ces dernières, à défaut d’être de l’IA au sens plein et entier du terme, font entrevoir les problèmes éthiques associés.
En voici le résumé :
Si la nature de l’intelligence représente une question ancienne, la notion d’une intelligence artificielle (IA) est plus récente et fascine. Qu’une machine soit effectivement intelligente, c’est-à-dire qu’elle puisse décider par elle-même, puisse créer, rêver, etc., cela fait débat. Pour autant, l’IA tend à coloniser tous les domaines de la connaissance, de l’appréhension de notre environnement, à son interprétation et la prise de décision, à nos actions. Dans cette contribution, dans le contexte d’une recherche de l’éthique appropriée à l’IA et en dépit du caractère apparemment iconoclaste de cette position, nous voulons examiner si et comment cette dernière peut (en dépit de ses limites actuelles) apporter à l’activité de coaching, définie comme un accompagnement ponctuel d’un individu ou d’un groupe pour permettre une prise de conscience, un changement de posture, pour amorcer et/ou mettre en œuvre un changement vers un objectif ciblé et/ou mieux traverser une situation difficile. Et également considérer la réciproque, l’apport possible du coaching à l’IA. Pour ce faire, il convient d’examiner les relations humains-machines, notamment à travers le prisme de la projection émotionnelle à laquelle donnent lieu ces dernières.