Le partage promet. On en espère quelque chose qui paraît très difficile à réaliser : l’expression conjuguée de l’enrichissement et de l’équité.
Cette attente tient peut-être à la structure même de tout partage. Car partager c’est instituer une communauté, c’est-à-dire davantage qu’une simple société. Or, du point de vue matériel, le partage repose sur l’opération qui consiste à diviser un ensemble et à en distribuer les éléments constitutifs. Si le partage apparaît comme un acte tout à fait particulier, c’est que la division des choses permet de souder le groupe des hommes. Opération étrange par laquelle le fractionnement dans l’ordre des biens produit dans l’ordre humain le contraire d’une fragmentation, et même une forme éminente d’unité.
Mais, à son tour, une telle étrangeté semble devoir s’élucider si l’on considère le statut de ce que l’on partage. Pourquoi les choses sont-elles considérées comme des biens ? D’où provient la transformation de ce qui est en ce qui vaut ? Questions qui renvoient au cœur de l'économie. Les choses deviennent des biens pour autant qu’on les accepte collectivement comme les symboles de la richesse ; celle-ci est donc affaire de reconnaissance.
Par conséquent, ce qu’un partage laisse toujours espérer, c'est l’enrichissement d’une
communauté par le biais d’une reconnaissance pleine et entière pour chacun de ses membres. Il y a des thématiques moins riches en utopie…
Davantage ?
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