Je signale la parution de mon nouvel ouvrage :
Machiavel ou la Politique du centaure
Editions Hermann, Paris
Collection : Hermann Philosophie
ISBN : 978 27056 6942 2
546 pages – 14 x 21 cm – 42 €
Genre : Histoire de la philosophie
Présentation (4ème de couverture) :
Pourquoi le nom de Nicolas Machiavel a-t-il servi à forger le nom d’une attitude mentale connue et pratiquée bien avant lui : le
« machiavélisme », c’est-à-dire une façon cynique de se conduire visant la prise du pouvoir à
tout prix ? Qu’est-ce qui, dans la pensée du Florentin, rend possible une telle disposition ? Et comment, dans l’histoire européenne, s’est propagée cette manière d’envisager la politique
?
Cet ouvrage, en proposant un examen original du système intellectuel machiavélien, répond à ces questions de manière nuancée : si le machiavélisme est effectivement imputable à Machiavel, il ne consiste pas en une volonté perverse de faire le mal, mais se trouve déterminé par une vision du monde cohérente et tragique, sans équivalent dans la tradition culturelle occidentale.
En brossant un vaste panorama de la réception des thèses du Secrétaire florentin,
Thierry Ménissier examine également la manière dont les idées machiavéliennes ont profondément travaillé l’histoire des idées politiques européennes depuis le XVIe siècle, à la manière
d’un héritage contrarié. Son livre nous fait ainsi
prendre conscience de l’actualité du machiavélisme qui hante la politique occidentale.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction : Lire Machiavel ?
PREMIÈRE PARTIE : LE PROBLÈME DE MACHIAVEL
Chapitre I : L’insuffisance des classiques : Machiavel et Montaigne dans la culture européenne
Chapitre II : Principauté et souveraineté : l’impossible stabilisation du pouvoir
Principauté, gouvernement et souveraineté
L’autorité et la majesté dans le processus de construction de l’Etat
Le modèle français
L’impossible solution du problème de l’exercice politique
Chapitre III: La république en question, ou les ordini dans les tourments de l’histoire
Réfléchir politiquement une histoire nationale moderne
Une approche complexifiée de la virtù
La république dans l’histoire
Chapitre IV : Le problème de Machiavel : le machiavélisme comme conscience tragique du politique
Le machiavélisme pragmatique
L’usage politique des passions humaines
Passions et liberté
Le ressort secret du machiavélisme : l’intuition du caractère tragique de l’action politique
La politique du Centaure
SECONDE PARTIE : LA POLITIQUE DU CENTAURE
Chapitre V : Renouveler l’intelligence de la politique : Machiavel et la nouvelle conception de l’espace à la Renaissance
Conditions de la nouvelle conception de l’espace
A la recherche du point de vue judicieux sur la politique
De la perspective au perspectivisme
Anciens et modernes, une histoire de la raison
Chapitre VI : L’art d’écrire machiavélien dans le Discursus florentinarum rerum
L’écriture du conseil
« Egalité » et sécurité – le dépassement du républicanisme
Réconcilier le passé, le présent et le nouveau
Le Discursus, pivot de l’œuvre machiavélienne
Chapitre VII : Théologie politique et histoire
Machiavel et le prophétisme dans le milieu florentin
L’interprétation de la figure du prophète dans la perspective de l’art de gouverner
Le prophétisme comme capacité de déchiffrer les signes célestes
Une interprétation renouvelée de l’expérience politique de Savonarole ?
De la prophétie à l’action politique créatrice de l’histoire
Chapitre VIII : L’anthropologie de la férocité
Animalité, férocité et fureur dans le lexique machiavélien
Penser la virtù par référence à la férocité
La « démocratie sauvage » selon Claude Lefort
« Démocratie sauvage » et vertueuse férocité
Une filiation post humaniste ?
TROISIEME PARTIE : L’HERITAGE CONTRARIE
Chapitre IX : La reconfiguration des relations d’autorité : les Monarchomaques
Machiavel et le bouleversement de la tradition morale et politique
Les deux conceptions classiques de l’autorité
Reconfigurer les relations d’autorité
Domination, propriété et subjectivité
Chapitre X : Descartes et l’évitement du politique
Le choix par Descartes de la condition privée
Descartes lecteur de Machiavel
Un cosmopolitisme généreux contre le patriotisme de principe du machiavélisme
L’évitement comme « art de la fugue »
Chapitre XI : Les paradoxes de l’antimachiavélisme français au XVIIIe siècle, ou la logique du déplacement
Etrangeté de la relation entre machiavélisme et antimachiavélisme
La tradition de l’antimachiavélisme français, XVIe – XVIIe siècle
Frédéric II et Machiavel, l’antimachiavélisme à la source du despotisme éclairé
Tensions entre Encyclopédistes, ou les nouveaux déplacements du machiavélisme
« Machiavélisme de l’intérêt » et dépassement de l’antimachiavélisme
Chapitre XII : Captation – le « pouvoir constituant » et la théorie contemporaine de l’Empire
L’empire chez Machiavel et dans la tradition moderne
L’Empire selon M. Hardt et A. Negri
A la recherche du « pouvoir constituant » : peuple et multitude selon Hobbes
La « multitude » comme sujet collectif selon Spinoza
Obéissance et résistance de la multitude
Machiavel, promoteur de la multitude dans l’Empire ?
CONCLUSION : Thumos, contingence et liberté
Bibliographie
Index des auteurs cités
Table des matières